REMUZAT



Lacroix : Statistiques du département de la Drôme 1835



REMUZAT



REMUZAT. - Ce bourg, d'une population de 688 individus, est au confluent de la rivière d'Oule avec celle d'Eygues, à 24 kilomètres nordest de Nyons et 10 kilomètres sud de la Motte-Chalancon. C'est un chef-lieu de canton et un bureau d'enregistrement. Il s'y tient quatre foires par an. La route du Pont-Saint-Esprit aux Alpes doit y passer, et en ouvrant des débouchés précieux aux communes de ce canton montagneux, aujourd'hui fermé de toutes parts, elle y répandra l'aisance, le mouvement et la vie.
Remuzat faisait autrefois partie de la Provence et de la viguerie de Sisteron, ainsi que les villages de Cornillon, Cornillac, la Charce, Pommerol, Saint-May et Lemps, qui dépendent encore de son canton. Il y avait un subdélégué et une juridiction sous un lieutenant de juge nommé par le seigneur et le prieur.
Il n'y a guère que trois siècles que le bourg occupe l'emplacement actuel. Il a remplacé un petit village qui était vis-à-vis, au-delà de la rivière d'Oule, dans un lieu très penchant. On voit encore les vestiges des remparts qui en formaient l'enceinte. L'église de cet ancien village a continué d'être entretenue par la commune. Elle est dédiée à Saint Eutrope ; on y va en procession le jour de Saint-Michel.
Dans les premières années du XIVme siècle, il y avait sur son territoire ou dans les environs trois monastères de Templiers.
Le vallon est agréable et fertile en fruits, jardinage et chanvre. Les coteaux produisent un vin excellent, qui souffre le transport. Il y a aussi de belles plantations de mûriers et de noyers.
On trouve au quartier de Champbon des géodes remplies de cristaux, qui ont le poli et l'éclat des diamans les mieux travaillés.
Les rivières d'Oule et d'Eygues causaient autrefois beaucoup de ravages sur le territoire de Remuzat. Dans ses grandes crues, l'Oule inondait souvent les rues mêmes du bourg, et plus d'une fois on a craint de voir emporter le quartier où elle faisait irruption. Mais grâce à une digue de 1,447 mètres construite sur l'Oule, et à une autre de 675 mètres sur l'Eygues, commencées en 1811 et terminées en 1816, le vallon et le bourg sont maintenant préservés des eaux dévastatrices de ces deux torrens. Elles ont été construites aux frais des propriétaires intéressés ; mais elles n'en sont pas moins un monument qui marquera d'une manière honorable l'administration du maire, M. Monnier, car c'est à son zèle et à sa constante sollicitude pour l'intérêt de sa commune qu'on doit d'avoir commencé et achevé ces travaux si éminemment utiles.

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